Pendant notre petite enfance, notre manière de décoder le monde, et le souvenir que nous en avons, sont illisibles pour l’adulte que nous devenons ensuite. L’enfance est « le petit matin de la vie » ; si on ne leur porte pas grande attention, à peine ouvre-t-on les yeux sur le monde, que nos rêves s’évanouissent, et laissent place au vide et à l’angoisse du lendemain. Tel un papillon virevoltant, l’essentiel nous échappe, et il semble qu’on n’y puisse rien, « emportés par la foule qui nous traîne et nous entraîne, et nous éloigne… »[1]…de nous-mêmes.