La mythologie raconte une histoire pour chaque comportement humain, pour chaque caractère, pour chaque passion ou folie humaine.
Enquête sur une « notion » héritée des Grecs, qui illustre toujours la vie politique aujourd’hui : L’ Hybris ou Hubris (du grec ancien hybris ). La vie politique c’est aussi ta vie bien sûr. Qu’est-ce que l’hubris ?
Chez les anciens Grecs, hubris signifiait : démesure, outrance dans le comportement, sentiment violent né de l’orgueil, qui allait jusqu’au dépassement des limites. Il pouvait conduire à la faute majeure : l’offense envers les dieux et à la Justice distributive. C’est plus que jamais d’actualité.
Le choc des limites
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La démesure a pour cause le déni des limites, jusqu’à ce qu’elles nous heurtent violemment.
Voir les articles sur Saturne et les limites .
Saturne est considéré dans l’astrologie traditionnel comme une planète « maléfique » parce qu’elle nous rappelle nos limites, alors que nous aimerions n’en pas avoir !
Les Grecs opposaient à l’hubris la tempérance et la modération. Dans la Grèce antique, l’hubris était considérée comme un crime.
Et nous voyons que, poussé à l’extrême, cela en est un ! On parle aujourd’hui de « crime contre
l’humanité », « crime contre la nature »; des collectifs mettent au tribunal les gouvernements pour crime écologique etc…sauf que si les gouvernements ont proposé, les gens ont disposé….Ce sont des « jeux de pouvoir » dans lesquels les « soumis » y ont aussi trouvé leur compte. Après la sou-mission, il faut retrouver une mission ! Il faut mieux et plus reprendre son pouvoir (sur soi déjà) que lutter contre un pouvoir qui a tendance à se durcir dans la lutte.
Tragédie !
L’hubris est le corollaire du « présentisme » et de l’effondrement dont il est question dans cet article : sortir du présentisme pour habiter le monde de demain
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L’hubris est le thème principal de la tragédie.
Le concept d’hubris est tiré non seulement de la philosophie grecque – on le retrouve chez Platon et Aristote – mais également du théâtre, où il permet de raconter de grandes épopées, où le succès monte à la tête du héros, qui prétend se hisser au rang des dieux ; il est alors impitoyablement remis à sa place par Némésis, la déesse de la Justice rétributive.
Les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre ( proverbe grec)
Ne restons pas dans la cécité ! Une cécité qui vient de loin !
Némésis
Némésis est la déesse de la justice distributive. Elle désigne la vengeance divine, la colère des dieux (traduisez la remise en ordre par les archétypes)
Némésis sanctionnait la démesure, protégeait l’équilibre universel; la déesse parvenait à provoquer la ruine des sujets dont le destin était trop favorisé .
Elle est la gardienne des conditions, qui se charge de rappeler brutalement à chacun sa place dans un ordre de l’Univers que toute démesure (Hybris) met en péril.
A Rome
À Rome, la cérémonie du triomphe des généraux victorieux obéissait à des règles censées prévenir les accès d’hubris et éviter tout débordement d’ego. Ainsi, dans son char, le général défilait accompagné d’un esclave qui se tenait derrière lui. Ce dernier lui murmurait à intervalles réguliers la célèbre phrase : « Memento mori » ( Rappelle-toi que tu es mortel ). Un procédé pour s’assurer que l’esprit de l’homme ne s’enflamme pas.
Car l’hubris est un feu qui consume l’âme avec des désirs de grandeur et de richesses. Jules César en paya le prix, lui qui ne put se contenter du titre de dictateur à vie, de celui d’Imperator, de donner son nom à un mois du calendrier. Il mourut assassiné en -44.
« Ils sont fous ces romains ! »
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Quand la juste mesure disparut chez les Romains…
L’ équilibre de la juste mesure a fini par être menacé puis par disparaître. Les empereurs romains en sont en partie responsables. En effet, ils ont récupéré la mythologie grecque à des fins politiciennes et purement égocentriques : le dieu centralisateur et justicier devint l’empereur.
Alors, les Césars étaient divinisés de leur vivant, connaissaient l’apothéose (déification des empereurs romains, des héros après leur mort), et un culte leur était rendu à leur mort. Ils sont au-dessus du crime d’hubris, et pourtant, dans les faits, le commettent impunément.
De la Grèce à notre époque
L’hubris est un thème fréquent dans la mythologie et la tragédie grecques : c’est la fureur guerrière d’Achille, l’incroyable audace de Prométhée qui dérobe le feu des Dieux pour le donner aux hommes ; c’est Tantale qui vole aux Dieux le nectar et l’ambroisie ; c’est Minos, qui offre au dieu de la mer Poséidon, une bête vulgaire au lieu du taureau blanc réclamé ; et puis Atrée, qui tue ses neveux, les fait cuire, et donne à manger les restes à son frère.
Appliqué à notre époque, le terme d’hubris peut faire penser à la place inconsidérée que nous avons prise sur Terre, à Gargantua, à l’économie galopante et qui fait fi de la morale commune, aux mégalopoles, aux sensations extrêmes des parcs d’attraction, au montant du Loto, etc…la démesure dans tous ses états.
Le syndrome d’ hubris : la fascination du pouvoir
il y a en fait une seule personne qui joue le rôle de Dieu dans le système monothéiste (roi, empereur, dictateur). Ainsi, les « masses » sont amenées sournoisement à croire en un Dieu abstrait (ça crée du flou) , alors qu’en réalité c’est un « dieu humain » qui joue ce rôle. La plupart n’y voit que du feu et sont » béats » devant les « gouvernants », attendant tout et le reste d’eux. C’est une sorte de tour de magie : pendant que tu « CROIS » ( le mot dit bien ce qu’il veut dire) en dieu,
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tu ne crois pas en toi et en tes capacités
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tu donnes ton pouvoir ( tu votes par dévotion)
Perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, actions à l’emporte-pièce, obsession de sa propre image et abus de pouvoir… Ce seraient quelque uns des symptômes d’une maladie mentale liée à l’exercice du pouvoir, le syndrome d’hubris.
Le champ sémantique du terme est large : il associe narcissisme, arrogance, prétention, orgueil, égotisme, manipulation, mensonge et mépris. Le terme renvoie également à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute-puissance, avec un certain pathétique.
Le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent. L’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre , mais les « Hommes » se souviennent-ils suffisamment de leur condition, sur cette Terre, de simple mortel, au même titre que tous les habitants de la planète ?
Nous avons de qui tenir !
Si la religion grecque antique ignore la notion de péché tel que le conçoit le christianisme, il n’en demeure pas moins que l’hubris constitue la faute fondamentale dans cette civilisation.
On doit la rapprocher de la notion de Moïra ( destin, part ou portion ). L’homme qui commet l’hubris est coupable de vouloir plus que la part qui lui est attribuée par la Moïra. La démesure désigne le fait de désirer plus que ce que la juste mesure du destin nous a attribué.
Le châtiment de l’hubris est la némésis (destruction), et a pour effet de faire se rétracter l’individu à l’intérieur des limites qu’il a franchies.
Lutter contre la fascination du pouvoir
Le philosophe Alain dit très justement et simplement :
« Tout pouvoir sans contrôle rend fou. »
Si l’Homme commet toutes ces folies, c’est parce qu’il a acquis un pouvoir, un certain libre arbitre, par rapport aux autres espèces. Et cela lui est monté vraiment à la tête. Il a « le melon » comme on dit !
Pour lutter contre le syndrome d’hubris, il faut commencer par lutter contre notre tendance à admirer le pouvoir.
Le pouvoir rend fou ; il aurait d’ailleurs transfiguré un grand nombre de personnalités historiques. Le chercheur Ian H. Robertson, a étudié l’effet d’hubris Le chercheur explique que le pouvoir décuple l’intelligence grâce à un apport de dopamine, mais une quantité trop importante a des conséquences néfastes.
Le pouvoir inonde le cerveau de dopamine et crée une addiction, précise le chercheur :«L’excès de confiance en soi met en place une mécanique mentale qui empêche de s’évaluer à sa juste valeur. »
Plus on a une appréciation juste de ses propres qualités, plus on est modeste.
Comment peut-on résister au syndrome d’hubris?
Nous devons nous-mêmes lutter contre notre faculté à être trop admiratif du pouvoir! Parce que si nous l’admirons, c’est que nous le briguons !
Plus que ce que la nature nous a accordé
La démesure, c’est le fait de :
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prendre ou de vouloir prendre plus que le destin nous a assigné, en mécontentant les hommes … et les dieux (pour rester dans le cadre grec).
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C’est le fait de persister dans cette démesure, en outrageant. Car agir ou s’imposer au-delà de toute mesure est un outrage fait aux hommes, et aux institutions dans le cas de l’hubris politique.
Et c’est dans le domaine politique que l’hubris est le plus courant, le plus tentant. Il est vrai que les hommes politiques sont d’emblée dans la démesure puisque leur ambition première est de faire notre bonheur (excusez du peu), et cela même malgré nous.
La saine ambition
La notion de mesure en toutes choses n’est pas propre à la civilisation grecque. Toutes les cultures, toutes les religions prêchent la mesure et condamnent l’arrogance, la folie des grandeurs et l’égocentrisme. Elles le prêchent mais ne le pratiquent pas dans les faits ! Il n’y aurait pas eu tant de guerres au nom des religions si c’était le cas. Chacun doit être conscient de sa place dans l’univers, dans la société, et s’y maintenir avec humilité. Cette humilité n’empêche pas la saine ambition de réaliser son oeuvre.
C’est dans les moments de grande déliquescence, de décadence, que les pouvoirs corrompus et délégitimés dans tous les domaines font preuve de grande imagination et d’innovation ( et de violence) pour s’accrocher encore un peu plus longtemps au pouvoir, comme à une drogue.
Psychopathe et/ou sociopathe
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Les critères simultanés qui permettent de confirmer qu’une personne est atteinte du syndrome d’hubris. :
– La perte du sens des réalités.
– L’intolérance à la contradiction.
– L’abus de pouvoir.
– L’obsession de sa propre image.
– L’action et la parole à l’emporte-pièce.
– L’arrogance, la prétention, l’égotisme.
– La manipulation, le mensonge, le mépris.
– Le manque d’intérêt pour tout ce qui ne le concerne pas.
– L’impossibilité d’éprouver de l’empathie avec le don de l’imiter.
– Etc.
Comme on peut le constater, celui qui est atteint du syndrome de l’hubris présente toutes les caractéristiques du psychopathe ou sociopathe.
On comprend combien un psychopathe disposant d’un pouvoir absolu : roi ou président ou chef religieux peut devenir dangereux pour le pays ou la congrégation qu’il dirige.
Le résultat est toujours le malheur, la folie, pour le tyran et pour le peuple tyrannisé. Pourtant, malgré les leçons du passé, les mêmes erreurs se reproduisent.
La sagesse voudrait qu’il ne faille jamais donner le pouvoir à ceux qui le désirent. L’histoire depuis le commencement, malheureusement, démontre le contraire.
Macronos M-anus Caesar
Pour Macronos 1er , il suffit de relever les actions, les petites phrases ainsi que ses réactions lorsqu’il est contrarié ou critiqué, pour voir qu’il répond à tous les critères d’un homme atteint de la folie du pouvoir, de l’hubris cités précédemment.
Le syndrome de l’hubris c’est aussi le cas d’ Hitler, Staline, Napoléon et autres généraux sanguinaires cités pour certains comme des « grands hommes ». Pour rester près de notre histoire : Bush Junior, Tony Blair, Obama (au cours de son mandat et malgré son prix Nobel de la Paix, il fit larguer plus de bombes dans le monde que Bush) Sarkozy en Lybie et dans une certaine mesure Hollande et Macron en Syrie, etc. ( mais rappelez-vous, dans le novlangue : la guerre c’est la paix – voir le livre 1984 de Georges Orwell)
Tout le monde peut contracter le syndrome de l’hubris. Il ne touche pas que les rois, les présidents, les généraux, les PDG de multinationales. Toute personne qui reçoit un peu d’autorité ou qui s’en attribue peut contracter cette maladie mentale.
Par exemple, au bureau, lorsqu’un employé reçoit une promotion, alors qu’il était super-sympa auparavant devient imbuvable et joue désormais au « petit chef » s’attirant la détestation et les sarcasmes des collègues. Dans les entreprises, c’est malheureusement monnaie courante. On peut imaginer ce qu’il adviendrait si cette personne était propulsée PDG, ministre…
Ceci montre combien nous devons nous jauger constamment pour ne jamais sombrer dans le travers immonde du syndrome d’hubris. Nous pouvons le vivre aussi de manière « passive » en suivant les directives des pouvoirs et les traditions abusives.
Malheureusement nous avons tous participer collectivement à l’hubris de l’humanité et pour cette raison nous en arrivons à la Némésis, autrement dit à l’effondrement de cette civilisation et nous avons tellement démesurément abusé que la chute risque d’être rude. Voir l’article :
Sortir du présentisme pour habiter le monde de demain
Comment se protéger de l’infâme hubris ?
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Un peu d’humour ? Pour se protéger simplement du syndrome de l’hubris, Il suffit de ne jamais oublier que lorsque nous allons faire « notre petite commission » nous sommes tous assis sur le même trône et dans la même position ridicule… mais bienfaisante !
Et la suite ?
Mais que se passe t-il quand on est dans la démesure,comme l’humanité toute entière, qui s’est laissée fasciner par le pouvoir ?
C’est ce que tu peux lire en cliquant sur le lien ci-dessous :
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